Périostite tibiale et prise en charge ostéopathique

La périostite tibiale touche essentiellement les sportifs. Une fois que celle-ci est présente, il est très difficile de s’en débarrasser car le risque de récidive est très élevé. Divers traitements existent contre la périostite, l’ostéopathie en fait partie. Son rôle est de favoriser une récupération plus rapide et surtout d’éviter les récidives.

La périostite tibiale

La périostite est une inflammation du périoste c’est à dire de la membrane qui enveloppe de l’os. Le périoste est richement vascularisé et innervé, c’est pourquoi il est très douloureux lorsqu’il est lésé.

La périostite tibiale peut se localiser à deux endroits:

  • Face antérieure de la jambe si le périoste est atteint sur le trajet du muscle tibial antérieur
  • Face interne/médiale de la jambe si le périoste est atteint sur le trajet du muscle tibial postérieur

Une périostite peut se retrouver chez toute personne qui exerce une activité physique qui entraîne des micro-traumatismes répétés (course à pieds, sports collectifs, danse..). Elle se manifeste par des douleurs le long du tibia (sur un seul ou les deux tibias) et qui apparaissent généralement lors de l’activité. Pendant les phases de repos la douleur diminue voire disparaît. Cela est très trompeur car on pense que l’on peut reprendre le sport rapidement. Le risque est que la douleur s’installe de façon chronique si on ne laisse pas le corps suffisamment longtemps au repos.

Causes de la périostite tibiale

On peut dire qu’il existe deux catégories aux causes de développement d’une périostite. Certaines proviennent d’une prédisposition anatomique du patient, d’autres de facteurs environnementaux et comportementaux.

Prédispositions morphologiques:

  • Pied plat
  • Valgus du genou (« genou en X ») ou de l’arrière pied
  • Surcharge pondérale
  • Inégalité de longueur des membres inférieurs
  • Blessures anciennes au niveau des membres inférieurs (entorses, fractures..) qui fragilisent l’os ou l’articulation concernée
  • Mauvaise mobilité de la cheville

Facteurs comportementaux/environnementaux:

  • Pratique d’une activité physique à micro-traumatismes répétés
  • Activité sportive sur sol dur, accidenté ou avec du dénivelé (courses sur goudron, sable! ou trails)
  • Usage de matériel non adapté (chaussures usées ou mal adaptées à l’activité choisie)
  • Augmentation de l’intensité des entraînements trop rapide, mauvais échauffement
  • Technique sportive mal comprise, mauvais gestes
Traitements de la périostite

Le traitement de choix de la périostite est le repos. Lorsque qu’une douleur apparaît de façon récurrente le long des tibias il est nécessaire de stopper l’activité sportive responsable pendant plusieurs semaines. Cela laisse le temps à l’inflammation de disparaître et au périoste de cicatriser.

Cela peut être frustrant si l’on s’est fixé un objectif à atteindre. Mais il vaut mieux s’arrêter quelques temps et pouvoir reprendre son activité normalement que trop forcer et s’installer dans une chronicité. Dans ce cas il sera beaucoup plus difficile de s’en remettre.

En attendant vous pouvez remplacer votre sport par un autre où il n’y a pas d’impacts sur les membres inférieurs (comme la natation par exemple). Il est nécessaire dans le même temps d’identifier les facteurs responsables de la périostite. Il convient de vérifier son équipement et d’ajuster sa pratique sportive.

Si la cause est physique/anatomique, il faut la traiter le plus rapidement possible. Cela peut passer par la visite chez un podologue afin de corriger la pose du pied ou la position des genoux grâce à des semelles orthopédiques par exemple. Mais une visite chez votre ostéopathe à Muret est également conseillée.

Rôle de l’ostéopathie dans la prise en charge de la périostite tibiale

Le but de l’ostéopathe va être dans un premier temps de diminuer la douleur. Pour cela il va utiliser des techniques qui favorisent le drainage veineux et lymphatique. Plus un tissu est vascularisé, meilleur est l’apport de nutriments et donc meilleure est sa cicatrisation.

Puis l’ostéopathe va avoir une action à plus long terme. Il va rechercher les causes à l’origine de l’apparition de la périostite et redonner de la mobilité aux articulations qui en ont besoin. Cela permettra au patient de repartir sur des bases solides lorsqu’il recommencera son activité sportive.

Le travail articulaire aura aussi un rôle sur le relâchement des muscles environnants. Si les muscles sont dans leur état de tension optimum cela limite les frottements de ces derniers sur le périoste.

Enfin l’ostéopathe fera un bilan complet de l’ensemble du corps afin de vérifier qu’aucune compensation n’est entrain de se mettre en place. Quand on a une douleur quelque part il est évident que l’on a tendance à changer notre posture afin de limiter nos appuis sur la zone douloureuse. Cela déséquilibre le fonctionnement du corps et peut à plus ou moins long terme déclencher des douleurs ailleurs.

Le traitement ostéopathique pourra s’effectuer sur plusieurs séances, toujours en complément d’un suivi médical adapté. Il sera plus ou moins court en fonction du stade auquel est pris la périostite. Bien évidemment plus elle est prise en charge rapidement, plus la guérison est rapide.

Quelques conseils

Dès l’apparition des premières douleurs vous pouvez effectuer quelques petits exercices:

  • Le massage: Se positionner assis les genoux pliés, les pieds à plat. Il faut ensuite masser selon une pression continue du pied vers le genou. Eviter de masser directement le tibia, mais plutôt le muscle qui se trouve sur son bord. Adapter la pression à l’intensité de la douleur.
  • Le froid: Grâce à des compresses de froid ou des glaçons. Le froid a des propriétés anti-inflammatoire et anti-douleur.
  • Les étirements: Ils doivent être réalisés en dehors des phases aiguës. Mettre les genoux au sol, les jambes à plat et venir s’asseoir sur ses talons ET/ OU s’accroupir tout en gardant les pieds bien à plat. Un étirement doit toujours se faire sans à-coup et sans douleur.
  • Le strap: Le faire réaliser par un professionnel afin d’éviter un mauvais positionnement ou une compression trop importante.